Ferdinand Hodler, Valentine Godé-Darel sur son lit
de mort, 1915.
Huile sur toile, 65,5 x 81 cm.
Bâle, Kunstmuseum, Collection Rudolf Staechelin.
FERDINAND HODLER
Revoir Valentine
Musée Jenisch Vevey
2 février – 21 mai 2023
Le projet de recherche et d'exposition apporte un nouvel éclairage sur le rapport de Ferdinand Hodler à la mort, en mettant l'accent sur sa relation avec Valentine Godé-Darel. Dès leur rencontre, Hodler est sensible l'élégance de celle qu'il surnomme « la Parisienne ». Bientôt se développe entre eux une liaison qui se mue en tragédie lorsque Valentine, à peine devenue mère en 1913, doit livrer bataille contre un cancer. Hodler l'accompagne dès lors en fixant son calvaire sur le papier comme sur la toile, jusqu'à son inexorable agonie et sa mort, à Vevey, le 25 janvier 1915.
En 1976, l'exposition et le livre de Jura Brüschweiler, intitulés Ein Maler von Liebe und Tod, faisaient du cycle de tableaux et de dessins que Hodler donne de Valentine malade, puis mourante et morte, l'un des sujets les plus connus du public et des plus commentés par les spécialistes de Hodler. Tous prenaient alors conscience de l'importance cruciale de cet ensemble au sein de l'oeuvre de Ferdinand Hodler, mais aussi plus largement dans l'histoire de l'art moderne occidental. Cette révélation a également eu comme conséquence une forme d'idéalisation, voir même de sacralisation, de la relation du peintre avec son modèle, de vingt années plus jeune que lui.
En parallèle à ce cycle d'oeuvres puissamment dramatiques sont également abordés, dans l'exposition comme dans la publication qui l'accompagne, les thèmes universels du Désir et de L'Amour qui, confrontés à des paysages tardifs du peintre, révèlent son goût pour les potentialités sémantiques de la ligne horizontale associée à la mort.
Une exposition réalisée en partenariat avec
Commissariat
Anne-Sophie Poirot et Niklaus Manuel Güdel, avec la collaboration de Margaux Farron